Finances
En 2021, les services financiers ont poursuivi leur transformation, au travers de projets d’automatisation et de digitalisation des activités pour optimiser la qualité de service aux clients.
Editorial financier
L’ECA réalise un résultat contrasté, après une année marquée par les inondations catastrophiques de l’été sur fond de prolongation de la crise sanitaire. Le résultat technique de ses missions, hors produits financiers, affiche une perte de 11 millions de francs suisses. Il reflète l’ampleur des dommages sur le front des éléments naturels, tant dans le canton que dans l’ensemble de la Suisse. Cette année, l’ECA doit en effet contribuer aux dommages éléments naturels rencontrés par d’autres établissements assurés à l’Union intercantonale de réassurance (UIR), de par son appartenance à la Communauté intercantonale de risques éléments naturels (CIREN).
Les services financiers sont en pleine mutation, s’alignant sur la transformation globale de l’Etablissement en vue de contribuer à l’équilibre entre efficacité économique et valeur ajoutée pour le client. Les priorités sont focalisées sur l’augmentation de l’efficacité et l’amélioration de la gestion grâce à la digitalisation et aux outils mis à disposition des collaborateurs.
La plateforme eBill a été proposée aux assurés lors de l’envoi des primes en janvier 2021. Elle a rencontré un bel accueil. En janvier 2022, elle permet l’envoi des primes annuelles directement dans l’e-banking de plus de 18’000 assurés déjà inscrits et une nouvelle campagne d’information est intervenue en début d’année 2022.
Le service immobilier s’est réorganisé pour opérer une reprise en interne de la facturation et du suivi du paiement des loyers, ainsi qu’une gestion technique centralisée, grâce à son nouvel outil de gestion immobilière mis en production cet automne.
L’ECA établit ses comptes conformément au référentiel Swiss GAAP RPC et en application des recommandations spécifiques à sa branche (RPC 41).
Malgré un résultat technique négatif, le résultat net s’établit à 167 millions de francs suisses, grâce à un résultat des placements hors norme. Les provisions pour fluctuations actuarielles et financières sont dotées à hauteur de leurs valeurs cibles optimum et le Fonds d’encouragement à la prévention des dommages provoqués par les éléments naturels est doté à hauteur de 5 millions de francs suisses. Cette bonne situation a permis de provisionner sur l’exercice 2021 le montant correspondant à une participation aux excédents de 15 % qui a été accordée aux assurés lors de l’émission des primes début 2022.
Autant 2020 avait été une année calme et clémente sur le plan de la météo et des sinistres, à l’image du ralentissement des activités suite aux restrictions sanitaires, autant 2021 a marqué le retour des épisodes d’intempéries violentes et dévastatrices en Europe, en Suisse et dans notre canton. Bien que le canton de Vaud ait été moins touché, la charge financière des dommages liés aux éléments naturels (37 millions de francs suisses) est particulièrement élevée au regard de la moyenne des 5 dernières années (+ 65 %) et de l’année précédente. A ceci vient s’ajouter la participation de l’Etablissement (32 millions de francs suisses) au titre des engagements de contribution aux dommages éléments naturels exceptionnels rencontrés par l’ensemble des ECA assurés à l’Union intercantonale de réassurance (UIR) au travers de la Communauté intercantonale de risques éléments naturels (CIREN). Les dommages liés aux incendies (35 millions de francs suisses) enregistrent quant à eux une diminution au regard de la moyenne des 10 dernières années (- 30 %) et de l’année précédente (- 14 %). La charge financière totale des sinistres se monte ainsi à 103 millions de francs suisses, plus du double de l’année précédente (48 millions de francs suisses).
Malgré le ralentissement économique qui perdure, le niveau des participations financières accordées cette année (43 millions de francs suisses) au bénéfice du Canton, des communes et des particuliers progresse de 5,6 %.
Les projets de transformation permettant d’améliorer les prestations envers les assurés se sont poursuivis cette année, les charges d’exploitation, hors amortissements, demeurent toutefois toujours contenues (+ 1,4 %).
Du côté des placements, la performance globale nette des actifs de l’ECA s’élève à 9,9 % contre 3,4 % l’année précédente et plus de 3 fois le résultat attendu pour l’année. Sur base historique, 2021 devient le meilleur millésime des 15 dernières années devançant 2009 et 2019 qui ont également atteint la barre des 9 %.
Les annexes aux comptes, dans le document «Etats financiers», fournissent des informations détaillées sur le résultat financier et ses différentes composantes.
Conscient du dérèglement climatique et directement confronté à ses conséquences, notre Etablissement agit, s’attendant raisonnablement à ce que les épisodes d’intempéries violents de cette année se multiplient dans un avenir proche.
Cette action passe aussi par les placements. Ainsi, conformément à la stratégie de durabilité des placements, la transition ESG du portefeuille de placements pour les mandats en actions et en obligations a été réalisée cette année sous l’angle de l’impact climatique et de la décarbonisation conformément aux objectifs de l’Accord de Paris.
La stratégie adoptée par le conseil d’administration pour la transformation ESG du portefeuille en valeurs mobilières de l’ECA, a été de donner la priorité aux objectifs de l’Accord de Paris, avec pour but principal de contenir la hausse de la température moyenne. L’Accord de Paris vise également au renforcement des capacités d’adaptation et de résilience face aux effets du changement climatique, ainsi qu’à la mise en œuvre de flux financiers adaptés à ces objectifs. La stratégie ESG de l’ECA est pilotée par la taxonomie européenne, article 8 et article 9 de la «EU Sustainable Finance Disclosure Regulation» (SFDR). Les produits dits «article 8» promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, les produits dits «article 9» ont pour objectif l’investissement durable.
Etant donné que les mandats de l’Etablissement sont investis au travers de fonds de placement, l’ECA a demandé à ses prestataires de réduire drastiquement leur exposition à des fonds classifiés «art. 6» (sans objectif de développement durable) au profit des fonds «art. 8 et 9», tout en préservant, autant que faire se peut, les caractéristiques de risque et de rendement des portefeuilles. Afin de s’y conformer, les mandats ont réalloué pas moins de 60 % des positions au cours du dernier trimestre 2021, correspondant à un volume d’opérations d’environ 1,2 milliard de francs suisses. A la valeur du marché, les placements en valeurs mobilières de l’Etablissement représentent des investissements de 1,450 milliard de francs suisses.
Le parc immobilier de l’ECA est sujet également à la mise en place de mesures d’efficience énergétique, comprenant le recours aux sources renouvelables et des engagements destinés à favoriser la mixité sociale par le maintien de loyers raisonnables.
Cette démarche a par exemple déjà débouché sur un important projet d’assainissement énergétique du quartier des Terrailles à Cossonay, propriété de l’ECA depuis 1996.
Afin de réaliser un équilibre sain entre rentabilité, durabilité et efficience énergétique, une campagne pour l’obtention du Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB) pour l’ensemble du patrimoine sera initiée en 2022 afin de définir les objectifs de rénovation des bâtiments. Depuis plusieurs années, les rénovations et mises à niveaux sont effectuées avec un résultat de valorisation positif. Une étude est également initiée pour adapter rapidement les installations de parking, afin d’alimenter les véhicules électriques.
A la valeur du marché, les placements immobiliers directs de l’Etablissement représentent des investissements dans le canton de Vaud de 440 millions de francs suisses.
Le conseil d’administration est composé d’un président et de huit membres nommés par le Conseil d’Etat pour une durée de quatre ans. En 2021, il a tenu 8 séances en plenum, 35 séances de comités, ainsi que quelque 25 autres réunions pour une rémunération de 639’000 francs suisses*.
*Les indemnités versées aux administrateurs Béatrice Métraux et Jean-Yves Pidoux (du 1.1.21 au 30.6.21) sont reversées respectivement à l’Etat de Vaud et à la commune de Lausanne.
Le comité de direction est composé du directeur général et de cinq membres. Sa rémunération se monte à 1’168’703 francs suisses. Le directeur général est nommé par le Conseil d’Etat sur proposition du conseil d’administration, les directeurs sont nommés par le conseil d’administration sur proposition du directeur général.
La gestion du patrimoine existant et sa pérennisation est une mission primordiale de l’Etablissement soutenue par les mises en valeur et l’entretien constant de son parc immobilier. Les travaux de construction d’immeubles, avec pas moins de 200 nouveaux logements d’ici à 2025, sont également dans une forte dynamique.
La stratégie immobilière a pour objectif de réaliser un équilibre sain entre rentabilité, durabilité et efficience énergétique.
Lausanne, Le Désert: le bâtiment laisse entrevoir la qualité des 70 logements et des surfaces d’activités qui seront livrés en juillet 2022. La promotion sera initiée dès le début de l’année 2022 sous le logo « Mirage ». La garderie sera livrée le 1er juin 2022 et permettra aux collaborateurs de l’ECA de bénéficier de places de crèche pour leurs enfants en bas âge si les conditions sont réunies.
Bex-Jardins: l’étape 2 a débuté en début d’année, pour la réalisation de 3 immeubles supplémentaires qui totaliseront 31 logements de conception «habitat groupé». Les travaux sont au stade du gros œuvre pour une livraison à envisager au printemps 2023.
Lausanne, Grangette, Ecavenir: l’emménagement dans le nouveau siège ECA est planifié au printemps 2022.
Lausanne, Grangette, Le Hameau: en parallèle à la construction du siège, l’actuel centre de formation fait l’objet d’une stratégie de mise en valeur. Un mandat a été confié à un mandataire externe pour la recherche d’un locataire dès le déménagement de ses activités au nouveau siège. Une occupation temporaire a été accordée à la garderie Grattapaille, le temps de voir se terminer l’aménagement de ses futurs locaux dans le bâtiment du Désert.
Pully, Chamblandes-Dessous: le dossier du plan d’affectation a été présenté à la population de Pully en octobre 2021 et mis à l’enquête en fin d’année. Le développement du projet de 90 logements avec garderie et services et la mise à l’enquête du dossier suivront.
Yverdon-les-Bains, Parc scientifique et technologique (PST): ce dernier connaît un fort développement depuis 2017. Les projets de construction se concrétisent avec de nombreuses réalisations sur le site. Les prospects permettent d’envisager la réalisation de près de 80’000 m² dans un avenir proche.
Valorisation: en parallèle aux activités de construction, les immeubles existants font l’objet de rénovations importantes planifiées en raison de l’ancienneté des réalisations et de la mise en conformité des standards de confort et énergétique actuels.
Le projet de rénovation des Terrailles à Cossonay a pu être lancé officiellement fin novembre. Il est prioritairement orienté sur les aspects d’assainissement énergétique des bâtiments et sur une refonte complète des aménagements extérieurs. Un avant-projet a été établi dans ce sens.
Les travaux d’entretien courant initiés durant l’année ont permis d’assainir les logements de Coppet, Route Suisse. L’assainissement complet se terminera en été 2022.
Gestion: au total, ce sont 47 millions de francs suisses qui ont été investis dans les activités immobilières en 2021, reflétant le même niveau d’activité de l’année passée. 14 millions de francs suisses ont été investis dans les immeubles de placement et 33 millions de francs suisses dans les immeubles d’exploitation. La taille croissante du parc immobilier de placement de l’ECA, représentant presque 100’000 m2 et plus de 1’000 surfaces de logements et d’activités, a conduit à une réorganisation du service immobilier soutenu par l’implémentation d’un outil de gestion du patrimoine, opérationnel en fin d’année, qui intègre dorénavant l’encaissement des loyers par l’ECA et fournit des outils de pilotage ainsi que des processus standardisés.
L’année 2021 a été marquée par le fort rebond de l’activité économique. Les marchés boursiers ont enregistré de très belles performances.
Les actifs de l’ECA réalisent globalement une performance de 9,9 % en 2021, nette de tout frais, soit plus de 3 fois le résultat attendu pour l’année. Sur base historique, 2021 devient le meilleur millésime des 15 dernières années devançant 2009 et 2019 qui ont également atteint la barre des 9 %. Sans surprise, les actions contribuent à plus de 70 % de la performance globale pour un poids moyen de 35 % dans l’allocation.
Les actifs les plus performants sont les valeurs réelles. La palme revient au private equity (+ 53,5 %) qui a su tirer profit d’un environnement très favorable, suivi dans l’ordre par les actions suisses (+ 22,4 %), les actions étrangères (+ 21,2 %), l’immobilier étranger (+ 6,8 %) et l’immobilier direct suisse (+ 5,8 %). Pénalisées par la hausse des rendements, les valeurs nominales ont dégagé des performances négatives (- 1,8 %) que ce soit pour les obligations suisses aussi bien que pour les obligations étrangères.
La valeur cible des provisions est calculée dans le cadre d’une analyse d’Asset & Liabilities Management (ALM) basée sur les propres données historiques statistiques de l’ECA. Ainsi, afin de couvrir les risques liés aux dommages dus aux incendies et aux éléments naturels d’une part, et ceux inhérents aux marchés financiers d’autre part, l’analyse a évalué le besoin de réserve à 1,96 ‰ de l’ensemble des capitaux assurés par l’ECA. Elle doit permettre de couvrir les coûts d’un événement majeur dont la survenance est exceptionnelle (survenance 1 fois tous les 400 ans)
L’organe de révision BDO a effectué un contrôle intermédiaire des comptes, ainsi que le contrôle de l’existence du Système de Contrôle Interne (SCI) du 1er au 5 novembre 2021.
L’audit final des comptes annuels, comprenant le bilan, le compte de résultat, le flux de trésorerie, le tableau des capitaux propres et l’annexe, a été réalisé du 24 janvier au 4 février 2022. La révision a conclu à la conformité des comptes, selon les normes d’audit suisse 890 et les exigences de la recommandation spécifique à la présentation des comptes des assureurs maladie et incendie (RPC 41).